Editorial |
Les ruines de Crèvecoeur qui surplombent la petite ville de Bouvignes furent, en ce dimanche ensoleillé de fin octobre, une nouvelle découverte de nos activités MERA-2010. |
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Premier étonnement |
Il ne s'agit pas des restes du château comtal mais de la partie élevée des remparts de la ville érigés au moyen-âge. |
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Bouvignes - comté de Namur |
Etait alors la grande rivale de Dinant - principauté de Liège. Les deux cités se faisaient face en rives de Meuse!
Bouvignes était une cité riche et importante, "ville franche" depuis 1213. Florissante par le travail du cuivre et la production de ce que l'on appellera les "dinanderies":des chaudrons domestiques aux précieux objets du culte, elle pouvait avantageusement rivaliser avec "ceux d'en face"...ce qui se traduisait par d'incessantes escarmouches quand il ne s'agissait pas de guerre...
Mais aucune des deux parties ne parvint à abattre sa rivale...il faudra que le roi de France
Henri II en 1574, après avoir mis à sac Dinant, en fasse le siège plusieurs mois pour que, finalement Bouvignes perde sa force.
Et ce malgré une résistance acharnée tant des hommes que des femmes comme le rappelle la tragique (et romantique) légende des trois "dames de Bouvignes".
Ayant courageusement défendu la haute tour de Crèvecoeur aux côtés de leurs époux,lorsque ceux-ci furent finalement tués,se donnant la main,elles se jetèrent ensemble dans la Meuse plutôt que de tomber aux mains des mercenaires
d'Henri II.Jusque dans les années 1950 (selon nos sources?) une messe annuelle était dite en l'église Saint Lambert rendant hommage à leur courage. |
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Dès le 13ème siècle |
Bouvignes s'était dotée de moyens de défense: la Meuse d'un côté et un système de remparts que les bourgeois fortifiaient et agrandissaient à leurs frais protégeant ainsi à la fois leur commerce (notamment acheminenment fluvial des minerais) et leurs biens.
En 1321, sur l'éperon rocheux, ils élèvent une sorte de donjon carré (10 m de côté) formé de murs de 3m d'épaisseur curieusement agencés entre eux. Ce n'était pas un donjon résidentiel mais un poste de défense pour une milice, dernier refuge possible et dernier bastion de résistance. Un citerne était taillée dans le rocher,sous ce donjon, son entrée est encore visible actuellement.
En 1388, les archives mentionnent d'importants travaux d'extension autour du donjon et donnent même le nom du "maître d'ouvrage":Godefroi Bofiaule ou Bouffioux.Un second fossé,avec pont-levis défend l'accès.
Et enfin,après 1430,suite toujours aux querelles et guerres avec Liège,une grosse tour semi---circulaire s'élève à pic de la Meuse, munie sur deux étages de canonnières comme il s'avérait nécessaire d'en avoir dans les débuts de l'artillerie.
En parcourant les ruines, nous avons pu distinguer clairement ces trois périodes principales de remaniement du bâti.Cependant,lors des premiers efforts de restauration (années 1950),des éléments disparates furent ajoutés: une nouvelle campagne prévue pour le printemps 2011 devrait tenter de corriger cela.Néanmoins,sans ces premières consolidations,tout comme celles de la "Maison espagnole",on peut penser qu'il ne resterait presque rien du site que nous avons eu le plaisir de découvrir...sous sous le soleil. |
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Que ce soit par |
par l'escalier qui descend directement au coeur de la cité ou par le chemin des crêtes,nous avons rejoint la Maison du Patrimoine médiéval mosan -"la Maison espagnole" - où nous attendait Hélène Cambier,notre guide.
"Sous nos pieds" (pour comprendre cela,il faut y aller!)-apparut la région de la moyenne Meuse - de Sedan à Maastricht - avec les principaux témoins du 10ième au 15 ième siècle - selon une échelle qui donnait à la vallée un petit air de "grand canyon"...Nous avons été plongés dans un ensemble de documents aussi vivants,variés que scientifiquement intéressants...pour terminer par un défilé de mode ...où Ronny se retrouva porteur d'un riche costume de bourgeois(sûrement quelque "trésorier de l'époque et Jean-Luc,portant (courageusement) des éléments d'une impressionnante armure...Plusieurs d'entre nous voulurent tout aussitôt en soupeser les parties...Il ne nous restait pas beaucoup de temps pour un petit tour dans la ville...la Porte de la Tour la Val (rempart) accrochée au mur de l'église se développe clairement sur deux époques:la partie voûtée présente un plein cintre pour se poursuivre en un arc brisé typiquement ogival.Dans le mur(juste à la sortie de la partie voûtée),apparaît une étrange pierre au visage sculpté...
Notre petit tour nous a amenés à une belle voiture rouge(!!) avec,derrière elle,une étrange chapelle But:"faire nos dévotions à Sainte Ermelinde".Jacqueline s'est mis spontanément à prier profondément sur un prie-Dieu en pierre.Ensuite nous avons longé les murs de l'ancienne abbaye - devenue château privé - que notre insatiable curiosité nous a permis d'entrevoir...
Nous avons terminé en remontant la rue du Potier: une ancienne maison à colombage semble y reprendre vie (travaux en cours).
Et enfin...nous avons eu le grand plaisir de partager le repas et les rires au restaurant "Les Mougneus d'as" (mangeurs d'ail) sur la vieille place de Bouvignes endormie...
C.DETRY
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