Editorial |
En ce matin brumeux du 21 mai 2012, les étudiants en master de l’ULB découvrent le site du château de Beaufort dans le cadre de leur examen au cours « Restauration du bâti ».

Sous la très expérimentée et pointue direction de Monsieur Michel de Waha, docteur en histoire, président de la filière histoire, leur professeur, nous avions, durant un quadrimestre, parcouru les coins les plus divers – souvent inconnus – de notre pays en quête d’analyse « sur terrain » de notre patrimoine. |
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Et voici l’aperçu d’un |
incroyable périple vécu cette année :
De la 1ière enceinte de Bruxelles à la Porte de Hal en octobre, nous passons fin février à Saint-Martin de Horrues présenté par Lara et Chaussée-Notre-Dame-Louvignies par Emma.
La semaine suivante, nous sommes à l’Hôtel-de-Ville de Braine-le-Comte que nous explique Olivia. 
Nous sommes ensuite reçus par le Comte et la Comtesse d’Ursel et Robin nous fait découvrir le château d’Ecaussines-Lalaing. Nous y terminons la journée avec Elise en l’église Sainte-Aldegonde, accueillis pour l’occasion par un érudit, très cordial et original curé, Monsieur l’abbé Léon Jous.
La semaine suivante, Jillian nous rassemble à Corroy-le-Château. Nous avons le privilège d’y visiter le château dans tous ses recoins, conduits avec humour et grande intelligence par Monsieur le Marquis de Trazegnies, ami de M. et Madame de Waha.
Fin mars, les visites se poursuivent de Wannebecq où Quentin présente l’église Saint-Léger.
Nous suivons ensuite Morgane à Deux Acren pour terminer notre journée avec Elodie 
à Saint-Hermès de Renaix.
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Mi-avril, Maud et ensuite Charlotte nous conduisent respectivement à Saint-Martin de
Velzeke

et à Saint-Laurent d’Ename. Nous relevons à cet effet combien la connaissance des langues est importante dans leur future profession.
Le 24 avril, c’est Monsieur de Waha qui, à Ath, nous explique en détails sa très chère Tour Burbant.
Et enfin, nous nous retrouvons au Grand-Duché de Luxembourg où nous sommes (jusqu’à la fermeture !) guidés par Julia dans le château de ses aventures enfantines : et les ruines de Beaufort (un autre !) nous y révèlent quelques-uns de leurs secrets.La fin de ce périple passionnant se situe ce 21 mai dans un lieu tenu secret, encore sauvage et préservé du grand public : le domaine privé du duc Frédéric Beaufort : site des ruines du château médiéval de Beaufort.
C’est là que nos étudiants doivent mettre en pratique les enseignements et observations d’un cours particulièrement exceptionnel en ce sens qu’il les met en contact direct et concret avec les interrogations qui se poseront à eux « sur terrain » dans leur profession future.
Mais ce cours ne peut s’organiser sans l’aide de quelques aînés dont les véhicules amènent tout notre petit monde d’un lieu à l’autre : jusqu’à trois sites en une journée !
Ce groupe qui accompagne fidèlement M.de Waha depuis des années, permet des voyages « extérieurs » que les horaires et contraintes de l’université rendraient impossibles à organiser sans leur concours.
Ils sont d’ailleurs toujours aussi enthousiastes que les étudiants à dénicher les joints montants, les ouvertures dissimulées, les arcs de soutien, les escaliers dérobés et les tours… bref l’histoire d’un bâti qui ne dévoile ses secrets, ses mystères cachés et ses beautés pudiques qu’aux seuls initiés ! |
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Nos treize étudiants se sont |
donc éparpillés dans les ruines encore hermétiquement enfouies dans la végétation qui avait été partiellement dégagée la semaine précédente mais reprenait déjà vigueur ! Dans la cour haute, devant la 3ième enceinte et le donjon, de multiples questions et observations ont surgi…
Se poser les bonnes interrogations, tenter une première interprétation, ce n’était pas facile… mais notre premier groupe s’y est courageusement attaqué….
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Petits pains saucisses Beaufort |
Il fut interrompu vers 14 heures…les revigorants « petits pains saucisses Beaufort » attendaient sur le BBQ….
Merci à Marc, Cécile et Ronny…
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Ce fut un moment exceptionnel ! |
Nous avions droit – pour la première fois cette année – à une pause-repas….et assis !
Quel luxe pour nous qui devions habituellement nous sustenter uniquement de l’essentielle « nourriture de l’esprit »
… le cours ne supportant aucune « bassement matérielle » interruption.
Sitôt saucisses et camemberts chauds disparus, nous avons pu suivre le deuxième groupe dans ce que nous appellerons les dépendances – cellier ? ou même peut-être citerne ?
Menés par un maître d’œuvre déjà expert, Quentin, pelles, pioches et truelles s’étaient mises en activité pour libérer de leur végétation et de leurs pierrailles les coins significatifs de ce mystérieux endroit du site.
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La base de l’escalier enfouie depuis plusieurs années réapparut

ainsi, la courbe de la voûte refaisait jour….que de découvertes passionnantes…et Julia, d’un artiste trait de crayon, redonna vie à quelques escaliers d’antan….
Notre troisième groupe s’est penché sur la zone du pont-levis et du chemin d’accès…d’une crapaudine indiquant la place du montant de la porte d’entrée, aux chambres de contrepoids du pont-levis et à la contrescarpe.
Et tout notre petit monde s’est aventuré sur l’autre flanc : ancien chemin menant à Andenne bien avant que la route longeant la Meuse n’ait existé.
Bien sûr, les carrières modernes ont bouleversé le site mais l’éperon doublement barré de Beaufort livrait quelques-uns de ses secrets.
La fin de cette journée-découverte approchait. Nous nous sommes réunis pour une synthèse.
Françoise de Waha, archéologue, spécialiste des céramiques a donné un très intéressant aperçu de ce créneau d’étude.
Les étudiants ont pu également déterminer différents documents préparés par nous à leur intention : pierres, torchis, roche, schiste, tuffeau algaire, clous, ….
Certaines planches iconographiques de Lucas Van Valckenborg ont posé une fois de plus la question de la date de destruction définitive du château et de son abandon.
C’est ainsi qu’une très fructueuse année académique s’est terminée pour ce cours qui met en valeur une préparation très pointue et intensive des étudiants aux futures responsabilités d’une difficile mais passionnante profession : la restauration du bâti ancien. |
Colette Detry
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