Dimanche 16 octobre 2011
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  50cents

Notre-Dame à la Rose - Lessines -

 
     
Editorial

Sous un soleil estival…inattendu en ce mois d'octobre…, nous nous sommes une fois de plus retrouvés pour une impressionnante visite dans l' hôpital des Chanoinesses de Lessines, conduits par "notre" guide et ami Pierre Brimbert, grand connaisseur des lieux !

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Ce fut passionnant …

Pierre manie l'histoire et l'humour avec une telle dextérité que nous l'avons Pierresuivi jusqu'à l'heure de la fermeture (!) et que nous sommes allés de découvertes en découvertes sans voir passer le temps …
Même ceux d'entre nous qui connaissaient déjà le site ont eu l'occasion d'en apprendre bien plus !

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jardin des simples
jardin des simples


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Médecin des pestiférés
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Le jardin des simples

Nous avons débuté dans le Jardin des simples et remèdes par une courte introduction retraçant un aperçu de l'époque de fondation de l'hôpital.
Dès la fin du 12ième siècle, le développement urbain s'intensifie, les grands bourgeois acquièrent des fortunes considérables notamment grâce au commerce.
Située aux confins de la Province de Hainaut, proche du comté de Flandre et du duché de Brabant, Lessines , ville drapière, est riche et importante …
Sujette à toutes les convoitises, objet de multiples attaques, elle sera trop souvent pillée…même si le folklore local retient surtout l'héroïque épopée des jeunes bourgeois conduits par Sébastien de Tramasure (1583, le 26 août) .
Durant le moyen âge, la religion chrétienne est toute puissante et omniprésente.
Chacun est obsédé par le souci de "faire son salut" et celui de sa famille.
Fin 12ième siècle et durant tout le 13ième siècle, les œuvres de charité que sont les créations d'hospices - hôpitaux se multiplient dans l'Occident chrétien. Ils accueillent les plus pauvres et les malades , les considèrent comme des "seigneurs" et se mettent humblement à leur service.Telles sont les Chanoinesses de l'Hôpital de Lessines, fondé en 1242 par Alix de Rosoy pour le salut de son époux bien aimé Arnould d'Audenarde.
Elles adoptent la Règle de Saint Augustin et seront de plus en plus présentes dans la vie de la cité jusqu'au 20ième siècle !

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Médecin des pestiférés…
Non, il ne s'agit pas d'un costume de Carnaval ou du Musée des horreurs…il s'agit très exactement du vêtement porté par les "médecins" en période de Grande Peste…si le malade ne mourait pas de la peste, la crise cardiaque le guettait sûrement… mais tout peut s'expliquer : le soignant se croyait ainsi protégé de la contagion d'une maladie qui semait l'épouvante.
Intégralement couvert d'un vêtement de cuir, gants et bottes comprises, le médecin portait un masque en forme de bec d'oiseau…non pour écarter le malade ou chasser la maladie mais…pour purifier l'air qu'il respirait lui-même !
En effet, ce bec creux contenait des herbes aromatiques qui devaient empêcher les miasmes de l'atteindre …puisque l'on pensait que ceux-ci se déplaçaient dans l'air ambiant. On isolait le pestiféré et sa famille…on clouait les portes de la maison, on brûlait toutes sortes d'herbes afin que les "fumées bénéfiques" purifient l'air … et parfois, dans la foulée, on incendiait maison et habitants aussi…la panique a parfois d'atroces conséquences…


 
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Petit rappel historique

Après ce petit rappel historique, Pierre nous a conduits devant la maquette  des imposants bâtiments modifiés et notablement agrandis au cours des époques notamment par la Prieure Jeanne Dusquesnes (1586-1664) .
Un des plus grands et remarquables intérêts du Couvent est le fait que ses Archives ont été précieusement conservées depuis le 13ième siècle !

 

 
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La chapelle baroque

Nous avons suivi notre guide dans la chapelle baroque (encore en cours de rénovation) pour nous chapellearrêter ensuite devant les "ustensiles"(!) de médecine présentés dans les armoires de la salle des malades .
Clystères, saignées, ventouses, trépanation, amputations, anesthésies n'avaient plus de secret pour nous même si aucun d'entre nous ne se porta volontaire pour les essayer…

La salle des malades pouvait accueillir une trentaine de "pauvres n'ayant plus la force de mendier"…ils étaient 2 à 3 par lit (non mixité dans les lits mais bien dans la salle !)…les rideaux rouges gardaient une certaine chaleur et cachaient les traces de sang...l'odeur était "masquée" par des pots de cuivre contenant de l'encens et des herbes aromatiques.
Cette salle "pneumatique" est très haute de plafond et ouverte de grandes fenêtres afin de créer des courants d'air constants (puisque l'on pensait que les "miasmes" se transmettaient principalement par voie aérienne)
Les religieuses veillaient nuit et jour, distribuaient de consistants repas et "soignaient" les malades (sans intervention proprement médicale, celles-ci étant réservées à des médecins, extérieurs à la Communauté)
Sauf durant la grande Peste de 1665 où elles furent contraintes de les accueillir, les "pestiférés" et malades contagieux ne pouvaient entrer à l'hôpital.

 

salle pneumatique
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